Politique Fissuration du front anglo-bami : Les milliardaires de la région de l’Ouest reviennent à l’assaut Par Modeste Poste juillet 11, 2018 23 min read 2 0 690 Share on Facebook Share on Twitter Share on Google+ Share on Reddit Share on Pinterest Share on Linkedin Share on Tumblr L'homme qui a contribué 100 millions de francs Cfa Ils ont cotisé plus de 430 millions de francs Cfa pour traduire leur allégeance à Biya et s’éloigner des sécessionnistes et des fédéralistes. I-La négation des attaques de Babadjou et de Fongo-Tongo Dans le cadre de la grande campagne nationale de solidarité envers les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les dignitaires politiques et milliardaires originaires de la région de l’Ouest ont décidé de se démarquer. En fait, une double démarcation, selon l’analyste, qui perçoit à travers la mobilisation de la somme 430.111.000fcfa non seulement un engagement de loyauté à l’endroit de Paul Biya et de son régime , mais aussi, un signe de l’éloignement des causes défendues par les sécessionnistes anglophones qui revendiquent depuis deux années déjà et militairement leur indépendance sous le nom de l’Etat virtuel d’ « Ambazonie ». Car l’assaut courant le mois de juin dernier contre la brigade de gendarmerie de Babadjou et présumé être le fait des « combattants sécessionnistes de l’Ambazonie » fait partie, tout comme l’attaque contre la brigade de gendarmerie de Fongo-Tongo le 1er octobre 2017, des cauchemars qu’ils faillent rayer de la mémoire collective des habitants de la région de l’Ouest. C’est ainsi que Sylvestre Ngouchinghé, sénateur et promoteur de la société Congelcam Sa a, lui seul, mis la somme de 100 millions de francs Cfa dans la cagnotte. Claude Feutheu, député à l’Assemblée nationale et promoteur de Djeuga Hotel, s’est comporté comme le « roi du poisson au Cameroun ». Albert Kouinché, Bernard Fongang, député suppléant et promoteur de Planète Hotel, David Manfouo, député à l’Assemblée nationale et promoteur de Elégance Pressing, François Famawa, operateur économique et président de l’une des fractions de la Panthère sportive du Ndé, Francis Nana Sinkam, promoteur de biopharma, Emmanuel Nzété, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam et vice-président du conseil économique et social, se sont également saignés pour faire monter cette enveloppe. Des hommes d’affaires assez discret à l’instar de Dr Ingénieur Fréderic Djeuhon, président de la chambre des experts techniques du Cameroun et gérant du cabinet Ebony, de Philippe Toguem Nzudie, gérant de Nzudié Ltd, Nji Moluh Seidou Pokam, Roi des Bangangté, Daniel Ndefonkou, maire de la commune de Bafoussam III, honorable Pr Joseph Kankeu, député à l’Assemblée nationale et enseignant-chercheur à l’université de Dschang, n’ont pas croisé les bras à l’appel du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine. Sous la conduite de Marcel Niat Njifendji, président du Senat, les ministres originaires de la région de l’Ouest ont joué un rôle de coulisse pour mobiliser les contributeurs et surtout convaincre les uns et les autres que les discours sécessionnistes ou fédéralistes ne sauraient prospérer dans la localité. Le ministre Pascal Nguihé Kanté, secrétaire général adjoint des servies du Premier ministre, a dans ce cadre mouillé le maillot afin que « les ressortissants de la Mifi et toutes les populations y résidentes sans distinction de partis politiques ou d’origine ethnique », soient présents à la salle des Conférences des Services du Gouverneur de la Région de l’Ouest à Bafoussam le samedi 7 juillet 2018 pour apporter leur contribution à l’action de solidarité agissante organisée dans la Région de l’Ouest. Emmanuel Nganou Djoumessi, Jean Claude Mbwentchou, Madeleine Tchuinté, Luc Sindjou, Jean Pierre Fogui, Mefiro Oumourou ne sont pas restés en marge de ce mouvement anti-sécessionnistes et anti-fédéralistes. Reste que ceux-ci sont déjà nargués par des cybers activistes à l’instar de Patrice Nganang. A travers un post publié ce facebook ce même samedi, il dénigre la démarche de Ngouchinghé et autres. « Il parait qu’ils se sont réunis à Bafoussam (ou je ne sais où), et ont cotisé 1 million de dollars, c’est-à-dire 600,000,000Fcfa pour les refugies anglophones, c’est-a-dire pour Biya. Dites-leur ceci de ma part, Bangangte que je suis: $1,000,000, hein, c’est la somme que les Américains ont remis a l’écrivain anglophone Imbolo Mbue pour un seul roman de 300 pages, celui qu’elle tient en main-la, ‘Behold the dreamers.’ Imbolo Mbue est allée a l’université de Buea, comme les jeunes filles en dessous-la, dont plusieurs sont sans doute refugiées la la. Ajoutez donc ceci, que je leur dis: ‘il parait que vous êtes riches et savez additionner et multiplier l’argent. Faites encore un effort, car ce que vous avez cotise-la n’est pas suffisant pour deux Anglophones refugiées. Mbap! ». II- L’acharnement électoraliste Rayé le Front social démocrate (Sdf en anglais) de la carte politique de la région de l’Ouest est l’objectif que s’est fixé Marcel Niat Njifendji, président du Sénat et président de la commission régionale de campagne du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans cette partie du pays dans le cadre des élections à venir. La lutte contre le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(Mrc) conduit par le Pr Maurice Kamto fait partie des priorités que se sont fixés Niat, Mbombo Njoya et consorts. Pour ce faire, le patriarche de Bangangté et ses émissaires devraient se mouiller pour maintenir la domination du parti des flambeaux ardents sur 30 communes sous son contrôle suite aux élections municipales de septembre 2013 et conservé les 15 sièges de député acquis à sa faveur cette année. Ainsi pour Marcel Niat, «le peuple de l’Ouest qui détient déjà le pouvoir économique et une bonne partie du pouvoir politique du fait de sa présence à la tête du Sénat et son rang protocolaire de 2e personnalité du pays», devrait se comporter en allié de Paul Biya. Une invitation particulièrement adressée aux milliardaires originaires de la région, qui n’ont point lésinés sur les moyens, et aux chefs traditionnels qui se sont mouillés avec leurs notables pour la cause des listes Rdpc. Et cet engagement participe au renforcement de l’axe « Grand-Ouest »-« Centre-Sud » voulu par certains orateurs lors du méga meeting régional du 12 février 2012 tenue à la place des fêtes de Bafoussam sous la coordination de Dr Madeleine Tchuinté, ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation(Minresi) et membre du bureau national du Rdpc. Pour ce qui concerne les municipalités, le parti de Paul Biya a progressé dans la région de l’Ouest. Il a conservé celles déjà sous ses couleurs et arraché cinq nouvelles mairies à l’opposition. Ce qui porte à 35 son nombre de communes. Surtout que la liste conduite en 2013 par la défunte Rosette Mboutchouang, la belle-mère de Paul Biya rempile à la commune de Bangou, avec le plus fort score de la région, 90%, face à l’Union des populations du Cameroun(Upc). Les nouvelles communes conquises sont celles de Foumbot, Bangourain, Kouptamo dans le département du Noun et celles de Bafoussam III et Bafoussam I dans le département de la Mifi. La conquête de cette dernière avec une majorité relative lors des élections municipales du 30 septembre 2013 devant le Sdf et le Mouvement pour la renaissance (Mrc) du Cameroun du Pr Maurice Kamto constitue tout un symbole pour Marcel Niat Njifendji, Madeleine Tchuinté, Victor Fotso, Kadji Defosso, Sylvestre Ngouchinghé et compagnie. Car, c’est à Bafoussam que se trouve le siège des institutions de la région de l’Ouest, notamment les services et la résidence du gouverneur de la région, tout comme la résidence locale du Président de la République. C’est ainsi que pendant la campagne électorale, Jean Nkueté, secrétaire général du Rdpc, Marcel Niat Njifendji, Sylvestre Ngouchinghé, operateur économique et vice-président de la commission départementale de campagne électorale dans la Mifi, se sont déployés pour amener le Fo’o Njitack Ngompé de Bafoussam à sortir de son palais pour ouvertement battre campagne pour la liste Rdpc conduite par Jules Hilaire Focka Focka-parfois en inimitié prononcé avec l’autorité traditionnelle. L’entrée au gouvernement du 02 octobre 2015 de Pascal Nguihé Kanté, un fils de la ville de Bafoussam, rentre dans cette stratégie de pacification de la métropole régionale de l’Ouest. De cette position, Pr Nguihé Kanté devrait jouer contre les bastions de Pr Maurice Kamto en milieu urbain. Un peu comme Adamou Ndam Njoya et le sultan Roi des Bamoun et sénateur, Ibrahim Mbombo Njoya. Reste que ces deux dignitaires appartiennent à deux formations politiques distinctes. Ce qui justifie l’âpreté des hostilités sur le terrain. Le maintien de l’Union démocratique du Cameroun à la commune de Foumban constitue une nouvelle victoire pour Ndam Njoya. Et c’est tout un symbole ! Surtout que l’Udc conserve, au terme des élections de septembre 2013, les quatre sièges de député du Noun Centre, c’est-à-dire à Foumban et dans les communes voisinés, hormis celle de Magba, fief du Rdpc dans le Noun. Ce qui fait que Rdpc reste leader dans la région avec 20 sièges de député contre 01 au Sdf et 04 à l’Udc. III- Au Nord-Ouest : mission difficile pour Paul Atanga Nji Le 23 Janvier 2017, Joseph Confiance Fongang, ancien député à l’Assemblée nationale et membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(Rdpc) ; n’entend pas rester indifférent face à la crise anglophone. Il commet ainsi une lettre ouverte à l’endroit des dignitaires du Rdpc dans les régions contestataires. « Il temps de montrer que nous sommes un parti fort face aux velléités sécessionnistes », écrivait le dignitaire Bamougoum. « Que les ministres originaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest descendent sur le terrain pour montrer leur capacité à défendre les couleurs de notre parti. Les sénateurs, les députés, les maires, les conseillers municipaux, les présidents des sections Rdpc et ceux des organes spécialisés (Ojrdpc et Ofrdpc) doivent démontrer leur légitimité populaire. Ils doivent se mobiliser pour démontrer aux yeux de l’opinion nationale et internationale que le Rdpc est et demeure le parti majoritaire dans ces régions au regard des résultats des dernières élections couplées de septembre 2013 », poursuivait-il. La promotion de Paul Atanga Nji comme ministre de l’Administration territoriale et sa responsabilisation en matière des 13 milliards à collecter dans le cadre du fond d’urgence et de solidarité en faveur des victimes de la crise dans les régions du Nord-Ouest sont-ils des arguments fiables ? Comment justifier que sur les 15 députés de la région du Sud-ouest 14 soient issus des rangs Du Rdpc et que cette région soit secouée par une agitation populaire que ses élus de notre ne soient pas capables de résoudre ? Pour ce qui est de la région du Nord-Ouest, que font les députés de Momo Ouest ou ceux des circonscriptions Ngotketundia acquis au Rdpc ? Et pourtant au soir du 30 septembre 2013, les dignitaires du Rdpc de la region du Nord Ouest se sont vantés d’avoir remporté une seconde victoire importante : la prise de la commune de Bamenda I. Paul Atanga Nji, émissaire du comité central du Rdpc ne s’est point encombré de scrupule pour célébrer cette «prise». Surtout qu’au finish, le Rdpc passe de 18 à 19 communes. Mais, il reste avec 07 sièges de députés alors que le Sdf en comptabilise 13. Des acquis que l’on place à l’actif du Premier ministre, Philémon Yang, qui tient à conserver son poste. Un léger bouleversement dans le Sud-Ouest où l’on dénombre 27 municipalités, les trois communes de Kumba sont tombées dans les mains du Sdf. Le siège de député de ce pole urbain se trouve entre les mains du parti de Fru Ndi. Ce qui fait que les 14 autres sont conservés par le Rdpc. Une baisse pour le Rdpc tenaillé par des divisions liées à l’incarcération de l’ex Premier ministre, chief Inoni Ephraim dans le cadre de l’Opération épervier. Une manière de dire que sans un pourvoyeur jouissant d’une légitimité décrétale, le réseau clientéliste ne fonctionne toujours pas à merveille. N’est-pas là la manifestation d’une séquence de la démocratie à l’encan ? Guy Modeste DZUDIE
ASSASSINAT À OLEMBE : AU NOM DE LA VÉRITÉ, AYONS DU RESPECT POUR LA DÉFUNTE ET SA FAMILLE. VOICI LES FAITS !
Cameroun, Crise anglophone Jean Rameau Sokoudjou : « Les Camerounais du Nord-Ouest n’ont pas peur comme les Bamiléké »
Cameroun, Pour éviter une crise post électorale :Un député allemand appelle à l’intervention de la communauté internationale
Hôpital régional de Bafoussam :Au-delà du joyau architectural : l’homme d’affaire Sylvestre Ngouchinghé veut immortaliser son nom à Bafoussam
14-Fréderic Djeuhon : le pacificateur et justicier confirmés La marche de Fréderic Djeuhon vers les cimes du progrès via la cohésion sociale …