Economie Entrepreneuriat féminin :Quand les femmes se forgent pour mieux diriger Par Modeste Poste décembre 2, 2017 18 min read 0 0 1,533 Share on Facebook Share on Twitter Share on Google+ Share on Reddit Share on Pinterest Share on Linkedin Share on Tumblr Des femmes de presque toutes les localités du Cameroun se moulées aux techniques de management et du leadership féminin 20 au 22 novembre dernier grâce au soutien des organisations établies. Pour plus d’efficacité, le GICAM a fait appel au Bureau international du travail (BIT) pour renforcer les capacités de ces femmes à travers un programme axé sur trois pôles : marketing, gestion des ressources humaines, management… Sortir de l’informel pour le formel Melanie Bell est bien la présidente de la commission entreprenariat féminin du Groupement inter patronal du Cameroun(Gicam). Elle croit à l’exceptionnel potentiel imaginatif de la femme…mais que cela doit être encadrée et articulée pour produit des résultats, positifs et faire de la femme chef d’entreprise un véritable gisement de richesse et de lutte contre le chômage et la pauvreté. Un mini village d’exposition et des séances plénières sur le partage des expériences ont animé ce rendez vous. Tout postule à sortir de l’informel pour le secteur formel. Ainsi, installée confortablement à son domicile à Bonaberi, M.Endallé, ne cache pas joie de femme leader. Très active dans les métiers-paysagistes, elle clame à qui veut l’entendre son déploiement comme chef d’entreprise. «Je me bats pour gagner mes marchés. Je n’attends rien d’un homme. J’ai largement contribué au payement de la scolarité de mes enfants », soutient-elle. Malgré sa dizaine de maternité, elle a néanmoins réussi à faire survivre l’entreprise familiale suite à la défection de son époux. Et puisque cet établissement est désormais inscrit au registre du commerce et du crédit immobilier, celle-ci se sent bien dans la posture de chef d’entreprise formelle. Mais conscient du fait que les « femmes dirigent désormais un tiers de toutes les entreprises de l’économie formelle à travers le monde », l’organisation international du travail (Bit) en partenariat avec le groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et la Chambre de Commerce, des Mines, de l’Industrie et de l’artisanat(Ccima). Cependant, souligne-t-on au niveau des instances du Bit, la majorité de celles qui opèrent dans les économies en développement et de transition sont des très petites ou des micro-entreprises au potentiel de croissance limité. Ce qui correspond à l’engagement du Cap Zone Rurale-Bandja qui en partenariat avec la chambre de commerce de Galve en Suède « s’active depuis quelques années à mobiliser tous les acteurs pour l’accélération de la croissance ». « Au-delà de la sous-représentassions des femmes dans les entreprises de toutes tailles, plus l’entreprise est grande, moins elle est susceptible d’être dirigée par une femme. Les attitudes sociétales et les normes sociales empêchent certaines femmes de même envisager la création d’entreprise, tandis que des obstacles systémiques font que de nombreuses femmes entrepreneurs restent confinées à de très petites entreprises opérant dans l’économie informelle », observe-t-on au niveau du Bit. D’où l’engagement pris par les responsables de Cap Zone Rurale Bandja pour outiller des femmes camerounaises dans le cadre de la gestion des entreprises formalisées. Cette situation non seulement limite leur capacité de gagner un revenu pour elles-mêmes et leurs familles, mais restreint également leur vrai potentiel de contribuer au développement socio-économique, à la création d’emplois et à la protection de l’environnement. Au niveau de l’Oit, l’on fait remarquer que si 22 pour cent du potentiel productif des hommes est sous-utilisé dans le monde, ce chiffre est de 50 pour cent pour les femmes. Pour cette organisation, « investir dans les femmes est l’un des moyens les plus efficaces d’accroître l’égalité et de promouvoir la croissance économique inclusive et durable. Les investissements réalisés dans les programmes spécifiques aux femmes peuvent avoir d’importantes répercussions sur le développement, puisque les femmes consacrent généralement une plus grande part de leur revenu à la santé, à l’éducation et au bien-être de leurs familles et de leurs communautés que les hommes.» Participante à cette dynamique initiée, Stéphanie Pouboué, a salué les efforts déployés par les instances étatiques et non étatiques pour l’encadrement des femmes en milieu professionnel ou politique. Pour elle, les orientations formulées par Elie Kamga et le staff de Cap Zone Rurale à Bandja sont en adéquation avec le besoin des femmes chefs d’entreprise au Cameroun. Surtout que les experts de cette organisation parlent plus des questions liées notamment à l’entreprise et la famille, l’approvisionnement, l’accès des femmes à la propriété foncière, la mise sur pied d’une législation du travail qui améliore les horaires de travail de la femme en procréation et ses congés de maternité, le marketing, la gestion des stocks, la comptabilité, la planification financière, le personnel et la productivité. Des modules qui traduisent de l’ambition de Cap Zone Rurale. de progrès du programme« Gérer mieux votre entreprise »,(Germe), dans le cadre de son programme d’appui à la promotion de l’emploi et réduction de la pauvreté en partenariat avec les bureaux du Bit au Cameroun. La sécurisation des femmes du secteur informel comme impératif L’association « All Women Together », en partenariat avec certaines organisations, ne cessent d’être actives depuis fin 2013 et début 2014, dans certaines villes du Cameroun afin de sensibiliser les femmes du secteur informel sur les aspects juridiques liées à leur activité. Ainsi ,l’initiation des Bayam-sellam, cultivatrices, commerçants et autres femmes du secteur informel en droit commercial et en droit administratif fait partie des chantiers de cette organisation. Reste que contrairement aux femmes outillées de nombreuses personnes du sexe féminin se battent contre la misère et la pauvreté, loin des connaissances théoriques. C’est le cas de Jacqueline Makamté, styliste-modéliste. Pour elle, les jeunes filles doivent multiplier des astuces pour vivre de leur métier, et non s’adonner à l’alcool et à la débauche sexuelle. « Je gagne environ 3.000 Fcfa par jour. Après payement de l’impôt libératoire et de la location, je trouve de quoi résoudre mes problèmes élémentaires. Pour l’instant, j’ai juste besoin de me procurer de nouvelles machines pour m’installer dans un atelier personnel », souligne-t-elle. La jeune dame qui porte fièrement ses 23 ans avoue avoir été gênée dans son ascension professionnelle par des problèmes de famille. Cependant, Solange Mamba, travaille avec une spirale de complaintes au bout des lèvres. «C’est difficile. Je ne m’en sors pas. Je suis obligée de jongler avec le surfilage. Question de réunir des moyens pour lancer mon entreprise de couture », indique-t-elle. Elle est autant courroucée qu’après l’obtention de son Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) en 2008 à Douala, elle a consenti de sacrifices supplémentaires pour un perfectionnement dans un atelier de couture. Confortablement installée dans son atelier au niveau du carrefour Madelon à Bafoussam, Laurette Seyandi, 25 ans bien sonné et styliste modéliste, a une dent dure contre la jeune génération des filles ayant côtoyé les métiers de l’industrie d’habillement. Pour celle-ci, les filles sont indisciplinées. «Elles n’aiment pas le travail. Elles ne s’appliquent pas. Au niveau du marché « B », elles sont championnes du bricole. Elles cousent des vêtements qui lâchent juste après un usage », fulmine-t-elle. Non sans manquer de préciser que le stylisme ou le modélisme n’est pas fait pour des personnes peu disposées à l’effort intellectuel. Un discours qui rejoint l’engagement de Cap Zone Rurale qui courant les années 2008 avait mis sur pied à Bandja pour la formation et l’intégration sociale des filles-mères. Stylisme, modélisme, couture, pâtisserie, broderies et secrétariat bureautique et comptable faisaient partie des enseignements dispensés par Cap Zone Rurale qui a obtenu son agreement du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle en avril 2014. Fini les discriminations légales avec les traités de l’Ohada Le renforcement des capacités des femmes d’affaires au Gicam ne saurait se tenir sans évocation des éléments des traités de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afriques (Ohada). Pour Me André Marie Tassa, les textes initiaux de l’Ohada tout comme ceux reformés courant janvier dernier et entrés en vigueur au mois de mai passé consacre et consolide le principe de la liberté d’entreprise. Ce qui pour le juriste implique la femme commerçante ne saurait connaitre aucune entrave dans son déploiement. Surtout quand elle joue le rôle de chef d’entreprise. Me André Marie Tassa, rappelle cette disposition du traité Ohada sur la définition de la qualité de commerçant : « Le droit OHADA considère comme commerçant celui qui accomplit des actes de commerce et en fait sa profession habituelle. Un simple particulier peut accomplir occasionnellement des actes de commerce ; il n’en acquiert pas pour autant la qualité de commerçant, car il faut que ses actes soient accomplis à titre de profession habituelle, de manière indépendante et personnelle, et servir à en tirer l’essentiel de ses revenus. » « La femme n’a donc pas besoin d’une autorisation spéciale de son époux pour devenir commerçante ou chef d’entreprise », précise-t-il. L’avocat plaide pour une forte intervention des pouvoirs publics en faveur des femmes entrepreneures. Accéder équitablement au financement, développer l’ activité en s’associant aux autres, ouvrir son capital aux investisseurs, prévenir et gérer les difficultés économiques de son entreprise en droit Ohada ; prévenir et régler autrement les litiges commerciaux en ayant connaissance des solutions apportées par le droit Ohada et maîtriser le statut juridique du dirigeant social sont des instruments que les femmes, selon l’homme de droit, devraient accrocher à leur corde. Guy Modeste DZUDIE
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