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Cameroun, Dérives sociales :Réduire les violences faites aux mineurs dans les établissements hôteliers

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C’est le but visé par la charte de protection des enfants contre les abus et exploitation sexuels dans les établissements de tourisme et des loisirs avec en appui une bande dessinée. Ces deux projets ont été présentés à Bafoussam récemment.

Les établissements de tourisme et des loisirs sont en majorité complices des violences faites aux enfants au Cameroun selon des études faites sur plusieurs années. Pour pallier ce fléau, le ministère du Tourisme et des loisirs (Mintoul) et ses partenaires se soucient et mettent en place en application effective des instruments internationaux de protection des enfants contre ces fléaux dont la pratique est le plus souvent facilitée par des activités illicites et dangereuses de certains acteurs véreux du secteur de tourisme et des loisirs. La charte de protection des enfants contre les abus et exploitation sexuels dans les établissements de tourisme et des loisirs trace les attitudes et comportements à adopter. Cette charte prend en compte les résolutions et recommandations issues des rencontres de réflexion et d’échange entre les acteurs du secteur du tourisme et des loisirs sur les stratégies de protection des enfants contre les abus et exploitation sexuels dans leur milieu.  Elle définit l’enfance en présentant les conditions d’accès des enfants et leur protection dans les établissements hôteliers. Le ministère de la Promotion de la femme et de la famille(Minproff)  avec le Cercle international pour la création (Cipcre) et une autre organisation non gouvernementale denommée Aldepa s’ engagent dans la lutte contre les pratiques socioculturelles néfastes des hommes et des femmes à tous les niveaux suite au fait que les enfants continuent à être des proies faciles des pervers et autres trafiquants véreux et subissent des abus sexuels de toutes sortes dans le silence dans leurs familles ou l’indifférence dans leurs communautés.

Dans la lutte contre les violences faites aux enfants, une bande dessinée a été mise en place par le cercle international pour la promotion de la création (Cipcre), sous la supervision du Minproff. La bande est « basée sur une approche purement participative. Il a été nécessaire d’impliquer toutes les couches qui constituent l’environnement immédiat des enfants ainsi que celles qui par leur position ont la possibilité de prendre des décisions utiles pour leurs protection. Il a été surtout question de mettre les enfants face à leur propre responsabilité pour la promotion et la défense de leurs droits, conformément aux articles 12, 13, 14 et 15 de la Convention des Nations unies relative aux droits des enfants qui promeuvent la participation de ceux-ci comme un principe directeur », justifie Jean Blaise Kenmogne, directeur de Cipcre. Des thèmes sont centrés sur les pratiques judiciaires néfastes, l’irresponsabilité parentale, l’outrage à la pudeur sur mineur de moins de 16 ans, l’existence légale des enfants et le mariage des enfants. Le ministère de la promotion de la femme et de la famille (Minproff) se fixe les objectifs de lutte contre les pratiques culturelles préjudiciables aux femmes et aux enfants, la recherche-action  dans le domaine des droits de la femme et de l’enfant et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. «  Standards d’accompagnement des enfants victimes des violences et de discriminations sexiste » est une plaquette qui fait partie « des produits de la collaboration agissante. Elle propose un ensemble d’outils que les deux partenaires (Cipcre et Aldepa) mettent à la disposition des intervenants sociaux, aussi bien du secteur public que du secteur privé, afin d’accroitre l’efficacité de leur travail de terrain », accorde Marie Thérèse Ondoua Abena.

Statistiques

Au Cameroun, 52% des femmes subissent des violences conjugales. 53% des violences depuis l’âge de 15 ans. 30.56% des violences sexuelles. 54.54% d’abus psychologique. 50.42% des violences économiques. 24% des adolescentes ont subi le repassage des seins et 1.4% ont été victimes de mutilations génitales féminines. Le viol sur mineur fait son chemin sournois au Cameroun. 24% de filles tombent enceinte à la suite d’un viol, non sans évoquer les cas de décès suite au viol. A ces chiffres, il faut ajouter celles qui interrompent leurs études ou sont forcées de s’occuper d’un enfant. Le trafic des enfants est un phénomène qui s’est pratiquement professionnalisé. Dans la pratique de cette activité horrible, les pratiquants de ce « métier » associent dans la plupart des cas certains responsables des établissements hôteliers au Cameroun. Ces intermédiaires se chargent de « sécuriser » les victimes dans les établissements de loisirs contre des fortes sommes d’argent. Ce fléau engendre la honte, le déshonneur, la peur, le sentiment de cupidité, le repli sur soi, la fugue, le développement des comportements asociaux tels que la haine, l’agressivité, la perversion, le volubile, la révolte, la transposition des traumatismes vécus sur d’autres personnes ; l’autodestruction à travers le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie, la drogue, la renonciation de la vie chez les victimes.

Aurélien Kanouo (Stagiaire)

 

 

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